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Ayant pris connaissance du processus et des conclusions du groupe d’experts présidé par M. Serge Gaillard, nous exprimons, en tant que présidentes et présidents de fondations membres de l’Association de Genève des fondations académiques, notre profonde préoccupation face au programme d’économies proposé par le Conseil fédéral.

Nous nous inquiétons que le catalogue des mesures proposées n’ait pas fait l’objet d’études approfondies quant aux conséquences des économies prévues – de l’ordre de 5% du budget de la Confédération – alors même qu’elles auront des répercussions importantes sur l’avenir du pays. Une telle approche contraste avec la tradition de travail rigoureux qui fait la réputation des autorités suisses.

A titre d’exemple, réduire le soutien à la recherche fondamentale, alors qu’elle apporte un retour sur investissement considérablement plus important que la recherche appliquée et qu’elle est un des piliers de la prospérité suisse, nous interpelle.

Tandis que l’ensemble des économies envisagées représente désormais moins de 4% des dépenses de la Confédération, plusieurs coupes dans le domaine de la formation, de la recherche et de l’innovation atteignent 10% des investissements de la Confédération dans ces secteurs. Ceci alors que le domaine FRI, fragilisé par la perte d’association aux programmes européens, applique déjà des mesures d’austérité liées notamment à la baisse des contributions fédérales ces dernières années. Dans un pays où seuls dix des cantons abritent des universités, le financement fédéral est essentiel pour développer les synergies nationales, assurer la compétitivité de la Suisse et préserver le partenariat public-privé fondé sur l’engagement du secteur public.

Si le groupe d’experts n’a pas eu, au vu du temps imparti, la possibilité d’analyser les conséquences des mesures préconisées, c’est naturellement au Conseil fédéral puis au Parlement qu’incombe cette responsabilité. Assurer à la Suisse un avenir prospère au profit de ses citoyennes et citoyens motive ces lignes. Nous sommes en effet convaincus que la recherche et la formation font partie intégrante de l’ADN du pays et constituent l’un des piliers de son succès.

 

METIN ARDITI, président d’honneur et co-fondateur AGFA
CHRISTIAN BOVET, président de la Société Académique de Genève
JEAN-PAUL BRONCKART, président du Fonds général de l’Université de Genève
JEAN-LUC CHENAUX, président de la Fondation Gabriella Giorgi-Cavaglieri
THIERRY COURVOISIER, président de la Fondation H. Dudley Wright
DENIS DUBOULE, président de la Fondation Louis-Jeantet
YVES FLÜCKIGER, président de la Fondation Brocher et de la Fondation Latsis Internationale
PIERRE-MARIE GLAUSER, président de la Fondation ISREC
CATHERINE LABOUCHÈRE, présidente de la Fondation pour l’Université de Lausanne
AUDREY LEUBA, présidente de la Fondation Ernest Boninchi
PATRICK ODIER, président de la Fondation Dr Henri Dubois-Ferrière Dinu Lipatti
CYRILLE PIGUET, président de la Société Académique vaudoise
JACQUES ROGNON, président de la Fondation Suisse de Recherche sur les Maladies Musculaires
BRIGITTE RORIVE, présidente de la Fondation Leenaards
JEAN TERRIER, directeur de la Fondation Hardt pour l’étude de l’Antiquité classique
JEAN-MARC TRISCONE, président de la Fondation Ernst et Lucie Schmidheiny et président AGFA
FONDATION MARTIN BODMER